Croquez la vie, croquez des fleurs !
C’est le printemps, les arbres sont en fleurs et certaines d’entre elles sont comestibles et délicieuses !
Je vous propose de partir à la découverte gourmande de saveurs fleuries. La saison de certaines fleurs comestibles est très courte, il faut donc en profiter.
En ce moment, deux arbres aux fleurs blanches sont en plein épanouissement et leurs inflorescences sont de bonnes candidates pour régaler nos papilles. Nous allons voir ce que l’on peut faire avec les fleurs de sureau ainsi qu’avec celles de robinier faux-acacia.
Le sureau noir (Sambucus nigra)
On l’appelle sureau noir car les baies de sureau sont noires, mais ses fleurs sont de couleur crème. Il s’agit d’un arbuste ou d’un arbre que l’on voit beaucoup dans nos régions. Attention toutefois à ne pas le confondre avec le sureau yèble, qui lui est toxique, mais qui ne fleurit que plus tardivement (fin juin-juillet).
Voici un sureau noir:
Ses fleurs se présentent en ombelles, et elles sont délicieuses en beignets ! On peut également en faire du sirop ou encore du vin pétillant. Lors de votre cueillette, faites attention à choisir des inflorescences sans pucerons ou autres insectes, car ces petites bêtes adorent en faire leur abri.
Voici quelques recettes:
Beignets de fleurs de sureau
Personnellement, je fais une pâte à crêpes avec de la farine de sarrasin (300 gr.), une pincée de sel, de l’eau (50 cl.), et une tombée d’huile d’olive. On remue doucement jusqu’à ce que la pâte soit lisse, puis on laisse reposer environ 30 minutes (encore que… ça marche aussi sans forcément laisser reposer la pâte). L’idée est de retrouver la consistance d’une pâte à crêpes, ajustez en ajoutant plus de farine ou d’eau en fonction de vos préférences.
On peut aussi tout simplement les préparer avec une pâte à crêpes classique, en fonction des envies, des intolérances et des ingrédients qu’on a chez soi !
Une fois que la pâte est prête, plongez une ombelle après l’autre dans la pâte en les tenant par la tige et déposez-les sur une poêle à crêpes préalablement chauffée avec un petit fond d’huile d’olive. Faites-les dorer des deux côtés, et dégustez encore chaud, sans manger le pédoncule (la petite tige) qui se détache assez facilement. Pour les gourmands, on peut rajouter un petit peu de sucre glace. Vous verrez, c’est délicieux. 🙂
Sirop de fleurs de sureau
Pour un litre de sirop, il faudra prévoir de cueillir une quinzaine d’ombelles.
Ingrédients : 15 inflorescences de sureau noir, 1 litre d’eau, 1,7 kg de sucre de canne non raffiné, 1 gros citron bio coupé en morceaux, des bouteilles de verre stérilisées, un entonnoir.
Comment faire ?
- Porter à ébullition l’eau, puis y ajouter les fleurs que l’on aura préalablement détachées des pédoncules (tige verte) et le citron en morceaux. Laisser infuser à couvert pendant une quinzaine de minutes en-dehors du feu.
- Filtrer puis ajouter le sucre, chauffer et faire frémir pendant une dizaine de minutes (très légère ébullition).
- À l’aide d’un entonnoir, verser le sirop chaud dans les bouteilles en verre stérilisées. Laisser refroidir puis le conserver au frigo. Consommer rapidement après ouverture.
Vin pétillant de fleurs de sureau noir
Pour un petit apéro frais et fleuri, essayez ce vin pétillant !
Ingrédients : 10 ombelles de sureau noir, 5 litres d’eau, 350 gr. de sucre de canne, 3 citrons bio, une passoire, un grand saladier (il doit pouvoir contenir tous les ingrédients), un entonnoir, un couvercle, des bouteilles de verre.
Comment faire ?
- Séparer les fleurs de sureau des tiges, les mettre dans le grand saladier et les couvrir avec l’eau. Pressez les citrons et versez le jus dans le saladier. Ajoutez le sucre et mélangez le tout avec une cuillère en bois.
- Couvrez le saladier avec un linge de cuisine et placez-le dans un endroit lumineux (si possible au soleil). On va le laisser reposer et fermenter entre 2 et 5 jours, en remuant chaque jour. La durée de fermentation varie en fonction de la température, et on sait que c’est le bon moment lorsqu’une odeur de fermentation se dégage ou lorsque le mélange est légèrement pétillant. (Plus il fera chaud, plus vite la fermentation se fera.)
- Filtrez le mélange avec une passoire fine et versez-le dans des bouteilles en verre qui ont un clapet. Attention à ne pas remplir complètement les bouteilles et laissez un espace de 3-4 centimètres.
- Laissez les bouteilles à la lumière (ou au soleil) pendant au moins une semaine, pour permettre que la gazéification se produise.
- Conservez-le au frais et servez-le dans de belles coupes. 🙂
Le champagne aux fleurs de sureau noir est peu alcoolisé, ne contient pas de sulfites et se conserve au frais entre 6 et 8 mois.
Tisane de fleurs de sureau
Dans un but thérapeutique, les fleurs peuvent être séchées puis utilisées en tisane, ce qui sera utile par exemple en cas de refroidissement ou de bronchite. La tisane de fleurs de sureau stimulera la transpiration (par exemple en cas de fièvre) et l’élimination des toxines, favorisera les sécrétions des bronches, et stimulera légèrement le système immunitaire. Il s’agit d’une plante très utile pour les affections hivernales ! Il en faudra cependant une grande quantité (40 grammes de fleurs sèches par litre) pour avoir un effet thérapeutique, donc prévoyez une belle cueillette si vous avez l’intention de vous soigner avec cette plante.
N.B. Ses propriétés anti-virales sont également connues, mais c’est dans ce cas les baies de sureau noir qui seront utilisées pour avoir ces propriétés.
Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)
L’autre arbre aux délicieuses fleurs blanches qui est en ce moment en pleine floraison est le robinier faux acacia. Il est souvent confondu avec l’acacia, mais c’est un robinier.
Ces fleurs s’organisent par grappes, et se mangeront cuites uniquement.
Personnellement, je ne les cuisine qu’en beignet, en suivant la même recette que celle des fleurs de sureau. Je vous laisse donc vous référer à la recette ci-dessus ! 🙂
Si vous souhaitez en savoir plus sur les plantes comestibles et apprendre à les reconnaître, je vous recommande de faire un stage découverte avec Guy Lalière, qui est botaniste et naturopathe. J’ai eu la chance d’en faire un il y a quelques années et de découvrir tout un monde.
Il me reste à vous souhaiter une bonne dégustation et tenez-moi au courant de vos expériences fleuries !
Pour un accompagnement personnalisé, contactez-moi, et merci de partager l’article sur vos réseaux sociaux s’il vous a plu ! 🙂